Il était attendu, neuf long mois en construction avant d’enfin voir le jour. 

Et le voilà, votre petit bébé tout neuf, enfin dans vos bras !

Comme tout bébé humain, il n’a pas encore terminé sa maturation. Son cerveau, son système immunitaire, son équilibre digestif vont continuer d’évoluer pendant les premiers mois de sa vie. Mais ses parents sont là pour prendre soin de lui et lui apporter tout ce dont il a besoin pour se construire.

Maman, allaite-moi !

Le lait maternel est particulièrement adapté aux bébés. Mieux, bien mieux même que le lait artificiel. Pourquoi ? Parce qu’au-delà de contenir les mêmes nutriments que le lait artificiel (et ne contient pas de protéines de lait de vache), il apporte également des anticorps, des prébiotiques et des probiotiques pour la flore intestinale de votre enfant. En outre, le mouvement de succion permet au bébé de conserver une bonne mobilité crânienne. N’oublions pas enfin, le câlin qui rassure le tout petit. Non, papa n’est pas exclu. Il peut, à l’occasion, donner un biberon de lait maternel, ou participer au bain, ou être présent d’un million de manières différentes.

Ce billet n’est pas là pour vous faire culpabiliser. On peut choisir, en connaissance de cause, de ne pas allaiter son enfant. Le lait artificiel est un remplacement correct qui couvre les besoins en micronutriments. Mais pas le reste. Il est, en outre, fabriqué à partir de lait de vache potentiellement allergisant.

Les idées reçues de l’allaitement

On les a toutes entendues : j’ai de trop petits seins ou mon lait n’est pas assez nourrissant, j’en passe.

Les problèmes mécaniques

Physiologiquement, il est extrêmement rare qu’une femme ne puisse pas allaiter. Ce sont en général des problèmes liés à des opérations du sein ou des tétons ombiliqués. Même dans ce dernier cas, il existe des solutions.

Majoritairement, le problème vient de la position du bébé lors de l’allaitement, ou d’un souci de mâchoire et de déglutition. Un ostéopathe est fortement recommandé à la naissance pour aider à la mise en place d’un allaitement serein. Si bébé ne tète pas bien, le lait tarit vite et les crevasses apparaissent.

N’hésitez pas à consulter cet excellent article de la leche league et à faire appel à une conseillère en allaitement.

Mon lait pas assez nourrissant ?

Le lait est TOUJOURS nourrissant. Même les femmes en malnutrition sévère peuvent nourrir leur enfant, car la priorité est toujours donnée à la génération suivante. C’est une vérité biologique universelle. La mère épuise ses réserves pour les donner à son enfant, mettant parfois sa santé en danger.

Pourquoi dit-on alors qu’un lait n’est pas assez nourrissant ?

  • Parce que dans les années 80 on analysait la composition du lait en début de tétée. Or, au début de tétée, le lait est majoritairement composé d’eau et de sucre. Il est fait pour étancher la soif. Quand le bébé a faim, il tète plus longtemps : le lait est plus gras en fin de tétée. À retenir : si bébé pleure beaucoup et à faim, il faut le maintenir plus longtemps sur le même sein.
  • Parce que parfois bébé pleure et semble inconsolable, il veut téter tout le temps. Il est probablement en pic de croissance et tète plus souvent pour demander un ajustement de composition du lait.

Eh oui ! L’allaitement est un ballet entre bébé et maman, un ballet fascinant et qu’on comprend aujourd’hui beaucoup mieux que dans les années 70/80. Ne vous laissez pas décourager, et demandez de l’aide aussitôt que possible.

L’allaitement ne doit pas faire souffrir, c’est un processus naturel qui demande souvent un petit temps d’adaptation. Quant aux crevasses, elles guérissent très bien avec des compresses de lait maternel.

Prématurité et carence en Oméga 3

L’enfant qui naît prématurément n’a pas pu terminer son développement. Il n’a pas eu le temps, comme ses compagnons nés à terme, de stocker les molécules d’acides gras sous sa peau avant de voir le grand jour.

La conséquence première bien sûr, est sa sensibilité au froid par manque d’isolation cutanée. Mais ces acides gras essentiels, les oméga 3, ont un autre rôle à jouer. Ils sont, tout d’abord, indispensables au bon fonctionnement du cerveau. Ils sont également régulateurs de l’expression des gènes, et ont un énorme impact sur la production d’adipocytes (régulateurs du poids). Ils sont également anti-inflammatoires et permettent la bonne communication cellulaire. En bref, les Oméga 3, c’est l’homme à tout faire de la maison !

Un enfant né prématuré aura besoin de combler cette carence en oméga 3 à travers son alimentation. Les acides gras de type DHA, en particulier, sont très importants pour le développement de son cerveau. Le moyen le plus sûr est de complémenter la maman, qui transmettra ensuite ces oméga 3 à son enfant via l’allaitement. Puis, lors de la diversification (pas avant 6 mois), on pourra acheter de l’huile enrichie en DHA (magasin bio – huile pour bébé chez Quitesens) pour assurer un apport suffisant.

Le reflux gastro-œsophagien ou RGO

Le reflux est différent des régurgitations. Si votre bébé a tété jusqu’à déborder et qu’il régurgite du lait frais sans douleur, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Si au contraire, il rend du lait digéré en pleurant, on peut alors parler de reflux.

Quels sont les symptômes du reflux ?

La plupart des bébés RGO présentent plusieurs de ces caractéristiques :RGO

  • Pleurs dès qu’on le met sur le dos
  • Demande tout le temps à téter (il cherche à calmer la brûlure de son œsophage)
  • Réveils nocturnes avec hurlements
  • Hoquets accompagnés d’un bruit aigu avec tendance à s’étouffer
  • Une toux sèche persistante
  • Otites récidivantes

 

Le reflux est une remontée acide qui brûle l’œsophage. C’est extrêmement douloureux, et la plupart des médicaments sont peu efficaces et ont des effets secondaires gênants sur le long terme. Les inhibiteurs de pompe à proton (gaviscon) vont diminuer l’acidité de l’estomac, empêchant le bon déroulement de la digestion et perturbant l’ensemble des mécanismes du tube digestif.

Mais pourquoi certains bébés ont du reflux, et d’autres non ?

Certains bébés ont un peu de mal à gérer le clapet qui referme l’estomac. Une bonne séance d’ostéopathie permet de rétablir un fonctionnement normal.

Le reflux persiste ? Il est temps de s’intéresser à l’alimentation.

Le reflux est un signal du corps humain ; un signal d’alarme qui nous dit que l’estomac n’a pas supporté tel ou tel aliment. Tous les médicaments du monde n’y feront rien. Un bébé victime d’un reflux gastro-œsophagien souffre probablement d’une intolérance alimentaire.

Et s’il ne boit que du lait maternel ?

De nombreuses protéines passent dans le lait maternel. C’est le cas en particulier de la caséine, la protéine de lait de vache. La gliadine du gluten (blé, froment, seigle, avoine) également.

Le plus simple face à un bébé RGO est de commencer une éviction des produits laitiers de vache pendant une semaine. S’il n’y a pas d’amélioration, tenter ensuite l’éviction du gluten pendant une semaine.

Dans la plupart des cas, le reflux sera enrayé. L’effort est conséquent pour maman, mais dîtes-vous que c’est temporaire. L’éviction ne dure que le temps de l’allaitement, et l’intolérance de votre bébé pourra probablement diminuer en grandissant.

Mon bébé boit du lait artificiel.

Tentez le lait à base de protéine de riz (supermarché et pharmacie) ou de lait à base de lait de chèvre (Caprea 1er âge par exemple, en supermarché ou magasin bio).

Attention, il ne s’agit pas de donner des laits végétaux ou des laits de chèvre purs. Il est indispensable de nourrir votre enfant avec des laits dits ‘maternisés’ où la composition est fixe est bien contrôlée. Il risquerait sinon de grosses carences.

N’écoutez pas un professionnel de santé qui vous dit que ‘C’est la vie, les bébés ont des reflux’. NON ! Les bébés régurgitent dû à l’immaturité de leur système digestif. Mais ils s’en portent très bien, même si la chemise de papa, elle, finit systématiquement à la machine à laver.

Mais un bébé RGO souffre. Il existe des solutions autres que les médicaments, il ne faut pas abandonner les recherches.

Les coliques

Les coliques du nourrisson ont trois causes principales. Tout comme le bébé RGO, il ne faut pas accepter le sort d’un petit qui hurle plusieurs fois par jour à chaque digestion. Il existe des solutions.

Le manque lait gras

Un bébé qui tète souvent, et change de sein trop régulièrement absorbe beaucoup d’eau et de sucre. Ses selles peuvent virer au vert, et la digestion devient très difficile. Ballonnement et douleurs sont caractéristiques.

La solution est simple : bébé doit finir son sein ! (la discipline s’apprend tôt:)) Si le sein n’est pas vide lorsqu’il est repu, recommencer la tétée suivante sur le même, et tirer le lait de l’autre côté pour éviter l’engorgement. Les selles regagneront leur couleur jaune d’or.

Intolérance alimentaire

Quelque chose a irrité ses intestins : piment, choux, oignon, lait de vache, gluten… Avez-vous remarqué comme votre lait sent le curry après un bon poulet au curry ? Parfois, nos petits bouts ont besoin de temps pour assimiler ces épices irritantes. Ils ne sont, après tout, qu’aux débuts de leur vie. À proscrire donc, mais seulement si votre enfant y réagit.

Si les coliques ne sont pas fréquentes, il peut-être aisé de trouver l’aliment coupable. Si elles sont quotidiennes, tenter l’éviction du lait de vache et du gluten, quitte à changer de lait artificiel.

Une flore intestinale déséquilibrée

La flore intestinale a un grand rôle à jouer dans sa vie future. Immunité, digestion, pulsions alimentaires, énergie globale et absorption des vitamines. C’est elle qui dirige et centralise notre vie.

Mais voilà. Il y a quelques semaines de ça, votre bébé vivait, bienheureux, dans un environnement stérile. À sa naissance, il a ensemencé ses intestins grâce aux bactéries qu’il a croisées sur la route : flore vaginale de maman, peau de papa, environnement proche, lait maternel.

Une césarienne le prive de la flore vaginale de maman, c’est un atout de moins pour construire son équilibre (alllaitez-le au moins quelques jours). De même, des mycoses chez la mère lors d’une naissance par voie basse peuvent favoriser une candidose chez l’enfant. Quoi de mieux qu’un milieu stérile pour s’installer quand on est un élément pathogène ? ‘Mieux que les grandes terres d’Amérique pour les premiers côlons. Pourquoi partager ?’ songe la spore de candida albicans.

Dans ce cas, plus complexe, il faudra tenter de rétablir une flore intestinale adéquate pour que le bébé puisse se développer normalement.

Le muguet du bébé peut vous donner la puce à l’oreille. N’hésitez pas à demander de l’aide.

Pour conclure, je ne dirais qu’une chose : un bébé qui souffre, ce n’est ni normal ni irréversible, d’autant plus que les pleurs incessants sont un crève-cœur pour les parents. Il existe des solutions.

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